On se souviendra que l’action collective avait initialement été rejetée par la Cour supérieure en 2024. Avec le renversement de cette décision, le cabinet d’avocats Arsenault Dufresne Wee peut maintenant tenter, à travers cette procédure judiciaire, de faire reconnaître que l’Ordre « était au courant et/ou ne pouvait ignorer la perpétration d’agressions sexuelles par ses préposés et/ou mandataires et qu’il n’a rien fait pour éviter qu’elles se produisent ou pour les faire cesser, préférant protéger l’institution ainsi que les agresseurs ».
La demande fait état d’agressions sexuelles commises par le père Benoit Lacroix, prêtre dominicain de renommée, à partir de 1992 au Couvent Saint-Albert-le-Grand à Montréal. Elle inclut également le récit d’une douzaine de victimes alléguant avoir subi des agressions sexuelles commises par d’autres membres et/ou préposés de l’Ordre des Dominicains, dont le père Philéas Roy, qui œuvrait à Saint-Hyacinthe.
Une présumée victime rapporte notamment avoir dénoncé les gestes du père Philéas Roy au père supérieur du couvent situé sur la rue Girouard à Saint-Hyacinthe, sans qu’aucun suivi ni soutien ne lui soit offert. Les agressions ont été commises entre 1959 et 1969 alors qu’elle n’était qu’une enfant. Elle les a dénoncés à l’Ordre alors qu’elle était dans la trentaine. Dix ans plus tard, elle a porté plainte à la police, ce qui a mené au dépôt d’accusations criminelles contre le père Philéas Roy. Toutefois, ce dernier est décédé avant la tenue du procès.
D’autres victimes indiquent avoir personnellement, ou à travers leurs parents, informé l’Ordre d’agressions sexuelles qu’elles ont subies. Le père Gilles Roy, le père Bégin, le père Létourneau, le père Bertrand Boisvert, le père Charles-André Cabana, le père Étienne Morin, le frère Yves Léger, le père André Saint-Jacques, le père Guy Pelletier ainsi que le père Fernand Patry sont aussi visés par les allégations. Les agressions sexuelles détaillées dans la demande auraient été commises dans plusieurs lieux où les membres de l’Ordre exerçaient leurs fonctions, notamment aux paroisses Notre-Dame-du-Rosaire de Saint-Hyacinthe et de Sherbrooke. Ils agissaient notamment à titre de curé, conseiller matrimonial, vicaire, sacristain et thérapeute.
Toutes les allégations devront donc être prouvées dans le cadre d’un éventuel procès, à moins que les parties parviennent à conclure une entente à l’amiable. Les victimes réclament de l’Ordre une somme de 10 M$. Pour s’inscrire à l’action collective, une personne doit avoir été victime d’agression sexuelle commise par un membre et/ou préposé de l’Ordre des Dominicains entre les années 1940 à aujourd’hui. Toutes les personnes remplissant ces critères peuvent s’inscrire gratuitement et en toute confidentialité en contactant le cabinet d’avocats par téléphone au 514 527-8903 ou par courriel à actioncollective@adwavocats.com.
À la suite de la publication de cet article, le Diocèse de Saint-Hyacinthe a tenu à préciser qu’il ne faut pas confondre le père Guy Pelletier mentionné dans cet article et l’abbé Guy Pelletier qui est actuellement au service du Diocèse et qui n’a jamais fait partie de l’Ordre des Dominicains.



