« En 1985, après avoir démoli ma voiture sur la route, j’ai décidé d’aller sur un circuit [au lieu de faire de la vitesse sur les routes] et c’est à Mont-Saint-Hilaire, exactement sur le même circuit, que j’étais allé faire du karting pour la première fois et que j’avais vu la possibilité de faire de la course sur un circuit, se remémore-t-il. De savoir que je vais courir sur cette piste-là à nouveau, c’est un peu magique. »
La dernière fois que le Maskoutain a participé à une course officielle en karting remonte à 1992, affirme-t-il en puisant dans sa mémoire. « C’est très rare que je fais du karting. Je vais doubler les séances d’essais pour me préparer d’ici la fin du mois parce que ça va venir vite », lance-t-il.
Au Canadien Open, Bertrand Godin sera en action dans la catégorie DD2 Masters, l’une des six classes proposées pour l’occasion. L’enjeu sera grand puisque le vainqueur obtiendra un laissez-passer pour participer au championnat mondial de karting à Bahreïn, au Moyen-Orient,en décembre.
Du haut de ses 57 ans, le pilote a choisi de reprendre le volant après avoir été invité par Simon Robin à se joindre à l’équipe SH Karting en vue de cette course en sol hilairemontais (ou techniquement à Saint-Charles-sur-Richelieu).
« Je me suis dit : pourquoi ne pas l’essayer. C’est tout un défi. Les gens ne le réalisent pas, ils se disent que c’est juste du go-kart, mais c’est tellement physique. Ce sont des machines qui roulent vite et qui peuvent atteindre 150 km/h », relate-t-il.
En novembre, Bertrand Godin avait d’ailleurs été intronisé au Temple de la renommée de SH Karting. Aurait-il cru à ce moment qu’il remonterait à bord d’un kart à peine quelques mois plus tard? « Vraiment, mais vraiment pas, répond-il en riant lorsqu’on lui pose la question. C’est ça qui rend l’aventure intéressante et qui fait encore plus plaisir. Quand tu découvres un cadeau sous l’arbre de Noël auquel tu ne t’attends pas, c’est souvent le plus beau cadeau. »
Certes, le Maskoutain reconnaît à demi-mot qu’il espérait d’autres opportunités d’envergure cette année, ne serait-ce que d’avoir la chance de retourner dans une monoplace au Grand Prix de Trois-Rivières, où il a été champion à deux reprises dans les dernières années. Mais rien ne s’est concrétisé de ce côté.
« J’aurais aimé pouvoir recourir à Trois-Rivières, concède-t-il. L’an dernier, on est passé proche d’une troisième victoire en autant de participations, même si ça faisait cinq ans que je n’avais pas piloté. De faire la pole position, d’avoir le record du tour [le plus rapide] en course et de finir deux fois deuxième, ça avait été au-delà de mes espérances. »
Philosophe dans l’âme, il laisse maintenant parler sa sagesse lorsqu’il évoque la suite de sa carrière. « Il faut toujours espérer et se préparer, mais si je n’ai pas d’opportunités, au moins j’aurai le mérite d’avoir rêvé et de m’être préparé en conséquence. C’est comme ça et je l’accepte. Si je me concentre sur ce que je n’ai pas, je n’aurai pas la chance de me satisfaire de ce que j’ai », dit-il.
Un projet qui ouvre des portes
Si Bertrand Godin a un volant avec l’équipe de SH Karting en vue du Canadian Open, c’est en grande partie grâce à un autre projet qu’il mène présentement : une série documentaire intitulée Devenir pilote. Dans le cadre de cette émission, qui sera diffusée sur ICI Tou.tv cet hiver, le Maskoutain accompagne des apprentis pilotes dans leurs premiers pas en piste. Et ladite piste, c’est celle de SH Karting.
« Le fait d’accepter de jouer ce rôle-là dans l’émission m’a amené cette possibilité », raconte Godin en évoquant son retour derrière le volant.
Le fait de retourner régulièrement dans l’environnement de SH Karting dans les derniers mois a inévitablement replongé le pilote dans les souvenirs de ses débuts en sports motorisés. « C’est le souvenir d’une époque où j’étais complètement ignorant, affirme-t-il. J’arrivais avec ma Renaud 5, j’arrêtais au Dunkin Donuts me prendre une douzaine de beignes – ça, c’était mon nutritionniste de l’époque (rires) – et c’est là que j’ai rencontré la plupart de mes amis. C’est tellement une belle école de vie. Non seulement tu vis un rêve, en même temps tu découvres d’autres gens qui ont cette passion du dépassement de soi. »
Il se rappelle encore sa première course à SH Karting comme si c’était hier. « J’avais fini avant-dernier – et non dernier parce que le moteur du dernier n’était pas parti! J’étais mal préparé. J’avais couru avec mes freins collés. »
Rapidement, il avait tiré des leçons de ce faux départ et apporté les ajustements nécessaires. « Ma deuxième course, je l’ai gagnée », lance-t-il avec une pointe de fierté dans la voix.
Pour son retour en piste à la fin du mois, nul besoin de dire qu’il espère pouvoir revivre le second scénario. Mais au-delà du résultat, il souhaite surtout vivre l’expérience à fond. « Que je finisse premier ou que je finisse dernier, le plus important est de tenter de relever des défis et de les accepter », confie-t-il.
« Il faut viser la victoire, mais il faut aussi avoir une forme d’humilité, ajoute-t-il. Il y a des pilotes qui courent régulièrement là-dedans. J’ai beau avoir vécu plusieurs expériences en courses automobiles, je suis comme un pianiste qui va tomber sur une trompette : je connais la musique, mais il faut que j’apprenne à jouer l’instrument. Heureusement, j’ai une belle équipe pour pouvoir m’encadrer là-dedans. »
19 août 2025 - 05:00
Bertrand Godin revient à ses premières amours

Bertrand Godin renouera avec ses premières amours à la fin du mois. Le pilote de Saint-Hyacinthe prendra les commandes d’un kart sur la piste de SH Karting – là où tout a commencé pour lui il y a près de 40 ans – alors qu’il participera au Canadian Open, une épreuve de la série canadienne de karting qui se tiendra du 29 au 31 août.
