Avec une clientèle en croissance, cette nouvelle année scolaire annonce de bons présages malgré les compressions budgétaires qui ont récemment frappé l’établissement.
« Honnêtement, tout fonctionne comme sur des roulettes. Avec des compressions aussi importantes, nous n’avions d’autre choix que de nous retrousser les manches pour optimiser nos services et de prioriser nos dossiers en fonction de notre mission première : favoriser la réussite scolaire. On doit maintenir les mêmes activités tout en conjuguant avec une hausse de la clientèle étudiante. Nous nous sommes bien préparés », illustre la directrice générale par intérim, Fanie-Claude Brien, rencontrée par le journal quelques jours après la rentrée.
Rappelons que le gouvernement Legault a annoncé en juin des compressions de 151 M$ pour l’ensemble du réseau collégial.
De son côté, le Cégep de Saint-Hyacinthe a vu son budget de fonctionnement amputé de 2,6 M$ pour l’année 2025-2026, soit une diminution de 0,2 % de son budget annuel. La direction a ainsi dû sabrer 24 postes, mettre fin à certains projets occasionnels et annuler la création de nouveaux postes.
En plus des compressions imposées au budget de fonctionnement, le Cégep a dû reporter de trois ans son important projet d’agrandissement.
En contrepartie, l’établissement a vu le nombre d’inscriptions grimper de 8,6 % par rapport à l’année dernière, ce qui lui a permis d’atteindre le chiffre symbolique des 5000 étudiants pour la première fois de son histoire.
Cette croissance est l’une des meilleures de la province, alors que la moyenne nationale se chiffre à 5 %. « On enregistre toujours quelques abandons au cours de la première session, alors nous allons peut-être repasser sous les 5000. Mais je suis très satisfaite que nous ayons été en mesure de franchir ce cap », mentionne Mme Brien.
L’ajout du programme Techniques d’administration et de gestion a remporté un beau succès l’an dernier, si bien qu’il a connu une hausse des inscriptions de 26 % par rapport à l’an dernier.
Le programme des Sciences de la nature jouit aussi d’une grande popularité avec une augmentation de 40 %, alors que celui des Sciences humaines progresse de 17 %.
« On devrait se réjouir comme région de voir qu’autant de jeunes souhaitent accéder aux études postsecondaires. C’est primordial pour le développement social et économique d’une région. C’est une richesse que nous avons au Québec que de pouvoir accéder aussi facilement aux études postsecondaires », a mentionné Mme Brien.
La pénurie de main-d’œuvre qui touche le monde de l’éducation ne semble pas se faire sentir au Cégep de Saint-Hyacinthe. La direction se dit sûre de pouvoir répondre adéquatement à la hausse de sa population étudiante. « Il y a de la place pour tous les étudiants et aucune classe n’a été laissée sans professeur. Chaque été, nous devons combler des départs et accueillir des arrivées parmi notre personnel enseignant. » Au moment de l’entrevue, environ cinq professeurs étaient toujours recherchés, mais Mme Brien avait bon espoir de pourvoir ces postes rapidement. Du côté des infrastructures, les travaux d’agrandissement de la clinique d’hygiène dentaire avancent comme prévu. Ce projet d’un peu plus de 6 M$ consiste à construire une annexe permanente sur deux étages, dont la superficie est de 380 mètres carrés. L’ouverture est attendue pour l’été 2026, avec une première cohorte accueillie dès la rentrée suivante.
Le Cégep a également récemment adopté une version préliminaire de son plan stratégique 2025-2030. Celui-ci vise deux grands axes : exceller dans la formation et les services offerts et développer un milieu attractif, inclusif et écoresponsable. On souhaite notamment consolider le soutien à la réussite, valoriser la maîtrise du français, encourager l’innovation pédagogique et renforcer la place de l’établissement dans son milieu.