C’est Stéphanie Lavallée, une bioarchéologue, spécialiste des ossements humains, qui dirige les opérations. Avant le temps des fêtes, la firme montréalaise pour laquelle elle travaille, Arkéos, a été mandatée par les ministères de la Famille et de la Culture pour faire la lumière sur cette histoire. L’arrêt des travaux de construction avait été décrété après la première découverte dans ce qui semble être un ancien cimetière.
Mme Lavallée s’est donc rendue sur les lieux tout juste avant Noël pour creuser une tranchée et évaluer le nombre de sépultures. Elle en avait alors découvert sept et fait la prévision que son équipe en trouverait entre 70 et 90. Alors que les travaux se termineront sous peu, on estime maintenant que 70 sépultures seront déterrées. La fondation de la maison du bedeau a aussi été découverte au cours des fouilles. Si d’autres travaux doivent être faits éventuellement en dehors du périmètre où sera construit le CPE sur la 2e Rue, des archéologues devront revenir. Selon l’archéologue, d’autres sépultures pourraient se trouver sur le terrain qui se rend jusqu’à la rue Principale.
Selon le livre du 150e anniversaire de la Municipalité, ce cimetière aurait servi de 1856 à 1903. Les recherches des archéologues permettront de confirmer le tout. Actuellement, le tiers des sépultures découvertes ne contenaient pas d’ossements, car ils avaient déjà été exhumés, c’est-à-dire déplacés.
L’ensemble des découvertes, regroupant des ossements, des coffres et aussi des poignées de cercueils, seront ensuite déplacées au laboratoire de l’entreprise à Montréal pour être nettoyées et analysées. L’âge du décès, le sexe de la personne, sa taille et la présence de maladies seront alors déterminés.
« C’est très intéressant, car ce cimetière remonte au début de la colonisation de Sainte-Hélène-de-Bagot. En plus, c’est rare de faire de telles recherches en milieu rural. Ici, le sol n’a pas été déplacé et il y a beaucoup de sépultures, alors c’est un site exceptionnel. Nous avons aussi trouvé des choses très rares comme des types de cercueils particuliers, des poignées spéciales et même des restants de vêtements. Ça va vraiment nous apporter beaucoup de connaissances sur la région et ce sera intéressant pour les résidents de Sainte-Hélène-de-Bagot d’en apprendre plus sur leurs ancêtres », a expliqué l’archéologue.
Si la firme aura un an pour remettre son rapport aux ministères, les travaux de construction du CPE pourront reprendre dès que les archéologues auront quitté les lieux. Le CPE souhaite accueillir 60 enfants à l’automne.
Adaée Beaulieu