La copropriétaire Sophie St-Arneault affirme que la décision a été très difficile à prendre. « La production maraîchère n’est plus ce qu’elle était. Les grosses fermes sont devenues trop commerciales. Une production peu diversifiée ne rapporte pas suffisamment. Plusieurs optent pour la confection de tartes ou de chaussons, mais nous voulions garder notre entreprise familiale et chaleureuse », mentionne-t-elle.
De plus, la météo joue un rôle primordial dans ce type de culture. « Depuis cinq ou six ans, nous vivons des conditions météorologiques extrêmes. Nous avons soit beaucoup trop de pluie ou pas assez. Cela influence le rendement des petits fruits » poursuit-elle. En 2019, des gels hivernaux et un printemps frais ont détruit la majorité des plants de fraises. La saison des fraises a dû être annulée.
Ce malheureux événement a notamment causé de grandes pertes financières à l’entreprise. « Nous avons vendu les terres à un cousin de Richard. Elles vont rester dans la famille. Nous avons le cœur gros, mais toute bonne chose a une fin », dit-elle.
L’achat local
La pandémie a pourtant créé un engouement auprès de la population à acheter local. « L’achalandage a été fort au point où nous devions fermer nos champs pendant des après-midis et même des journées complètes. Pendant les grosses fins de semaine comme celle de la Saint-Jean-Baptiste, nous avons vu passer près de 200 voitures au kiosque. C’était extraordinaire », explique Mme St-Arneault.
Un peu d’histoire
En 1990, Gaston Lacombe a planté quelques milliers de plants de fraises pour s’occuper pendant sa retraite. Son fils, Richard Lacombe, a été son acolyte pendant toutes ces années jusqu’au décès de Gaston Lacombe en 2019.
L’entreprise a cultivé de nombreux produits, notamment des oignons, des poivrons, des tomates et des brocolis. La ferme a ensuite cessé de produire des légumes pour se concentrer sur la production de petits fruits rouges. La ferme Gaston et Richard Lacombe possédait trois acres de fraise et deux acres de framboise. « Toute la famille a donné cœur et âme pour le bon fonctionnement de la ferme et pour l’entretien des terres », indique Mme St-Arneault.
La ferme familiale remercie sa clientèle pour leurs bons mots et pour leur fidélité après toutes ces années. « C’est avec le devoir accompli qu’on ferme le livre et qu’on en commence un nouveau », conclut-elle.
L’autocueillette de fraises et de framboises sera encore accessible pour quelques semaines. Les propriétaires recommandent toujours d’appeler ou de visiter leur page Facebook avant de se rendre sur les lieux.
Eliane Tremblay-Moreau