Avec ce projet, appuyé par l’organisme Le Phare Saint-Hyacinthe et régions, l’auteure Sylvie Chatigny a voulu aborder avec franchise les enjeux familiaux en lien avec la santé mentale.

« Le message se veut franc et ne fait pas dans la dentelle, partage-t-elle. Il s’agit d’un message qui propulse les spectateurs dans le monde d’une famille qui affronte, tantôt avec bienveillance, tantôt avec impatience, incompréhension et culpabilité, une vie où chaque jour ressemble à un jeu de hasard. »

La pièce s’inspire de la réalité de l’auteure, qui a vécu avec une maman atteinte d’un trouble de la personnalité limite de haut niveau. Le sentiment de culpabilité, qui habite souvent les proches aidants qui accompagnent les personnes atteintes de troubles mentaux, est au cœur des situations qui sont dépeintes. « C’est comme tabou de dire qu’on est tanné, mais des fois, on le pense… et ensuite on se sent coupable de le penser », souligne Sylvie Chatigny.

L’auteure de la pièce a elle-même recouru aux services du Phare, qui offre du soutien aux proches de personnes vivant avec des enjeux de santé mentale. Elle est aussi bénévole pour l’organisme. « Avec Le Phare, j’ai compris bien des choses. Ça n’a pas toujours été évident pour moi de le partager. J’ai eu longtemps honte de vivre avec ma mère. Mais quand on en parle et on partage notre expérience, ça aide, et les gens viennent nous en parler aussi. »

Une première mouture de la pièce avait été présentée à Saint-Hyacinthe, au Centre culturel Humania Assurance, en 2019. À ce moment, Mme Chatigny espérait que son projet voyage au Québec, mais la pandémie a mis ce rêve en veilleuse. Le moment était cependant venu de ressortir cette pièce significative à ses yeux et de la présenter dans la municipalité où elle travaille, à Saint-Hugues. « Avec la pièce de théâtre, c’est une autre façon de partager de l’information au lieu que ce soit une conférence ou un atelier de partage », affirme-t-elle.

En plus de faire œuvre utile, ce projet mobilise des gens de la communauté. Les comédiens sont des citoyens de Saint-Hugues qui souhaitaient vivre cette expérience, puis d’autres personnes de la municipalité ont contribué à la réalisation de la pièce, que ce soit en prêtant main-forte pour des besoins de couture ou pour le déménagement des accessoires, notamment. La Municipalité a aussi soutenu le projet, tout comme la Fabrique qui prête les locaux gratuitement.

L’entrée sera gratuite pour assister aux représentations de Regarde-moi qui seront proposées les 23 et 24 mai, à 20 h. Les dons pour Le Phare Saint-Hyacinthe et régions seront les bienvenus.

Des représentants de l’organisme seront également sur place pour faire connaître sa mission et discuter avec les gens.