6 mai 2025 - 05:00
Élections fédérales : Simon-Pierre Savard-Tremblay conserve son siège haut la main
Par : Le Clairon de Saint-Hyacinthe et région
Simon-Pierre Savard-Tremblay a célébré sa victoire avec ses partisans, le 28 avril au soir, à Saint-Hyacinthe. Photothèque | Le Courrier ©

Simon-Pierre Savard-Tremblay a célébré sa victoire avec ses partisans, le 28 avril au soir, à Saint-Hyacinthe. Photothèque | Le Courrier ©

Le suspense n’aura finalement pas duré très longtemps dans Saint-Hyacinthe–Bagot–Acton. Si les premiers résultats dévoilés le 28 avril au soir ont donné un espoir éphémère à la candidate libérale, Mélanie Bédard, il a rapidement été clair que le député sortant et candidat bloquiste, Simon-Pierre Savard-Tremblay, allait être réélu.

C’est finalement à 23 h 20 que Radio-Canada a annoncé que M. Savard-Tremblay l’avait officiellement emporté en récoltant 43,9 % des suffrages. Une avance d’un peu plus de 10 points face à sa plus proche poursuivante, Mélanie Bédard, qui a obtenu 33,5 % des votes. Le député sortant est donc reconduit pour un troisième mandat consécutif.

De son côté, le candidat conservateur Gaëtan Deschênes a terminé en troisième place avec 18 % des votes, suivi par la néo-démocrate Raymonde Plamondon (2,4 %), le candidat vert Martin Grenier (1,14 %) et le candidat populaire Sylvain Parizeau (0,8 %).

M. Savard-Tremblay fait pratiquement aussi bien qu’à l’élection de 2021 alors qu’il avait récolté 47,5 % des votes devant la candidate libérale Caroline-Joan Boucher avec 22,7 %.

Après l’annonce de sa victoire, Simon-Pierre Savard-Tremblay est monté sur la scène du bar Le Zaricot de Saint-Hyacinthe, où il s’était réuni avec une cinquantaine de partisans. Sous les acclamations, il a tenu à remercier la population de la circonscription pour cet appui renouvelé.

« Ce soir, on est là pour fêter la victoire du Bloc dans Saint-Hyacinthe–Bagot–Acton! Je suis particulièrement fier d’être le premier député de Saint-Hyacinthe–Bagot–Acton parce qu’on s’est battu pour que les gens d’Acton soient représentés à leur juste valeur [dans le nom de la circonscription]. Je tiens à remercier les électeurs qui m’ont confié un mandat pour la troisième fois. Comme indépendantiste, j’espère que ce sera le dernier et que nous serons prochainement un pays. Ce n’est peut-être pas encore l’indépendance, mais les gens d’ici ont fait le choix d’élire un indépendantiste pour porter leur voix. Je serai avec vous et mes collègues du Bloc pour défendre les intérêts du Québec, et ce, jusqu’à ce que le combat pour l’indépendance triomphe », a déclaré M. Savard-Tremblay, en liesse après sa victoire.

Le député bloquiste a également tenu à saluer le travail des autres candidats dans la circonscription durant la dernière campagne. M. Savard-Tremblay compte maintenant regarder vers l’avant et rapidement mettre en branle l’une de ses promesses phares annoncées durant la campagne, celle d’organiser une mission économique à Washington en compagnie d’entreprises et d’organismes locaux.

« Comme à plusieurs moments de notre histoire, Ottawa a utilisé la peur pour nous garder dans le giron canadien. Durant la campagne, les libéraux ont agité l’épouvantail de Trump pour faire peur aux Québécois, mais dans Saint-Hyacinthe–Bagot–Acton, la peur n’a pas fonctionné. Nous n’avons pas peur! » a ajouté M. Savard-Tremblay.

Preuve du caractère singulier de cette élection, les électeurs de Saint-Hyacinthe–Bagot–Acton sont sortis en grand nombre pour faire entendre leur voix, comme un peu partout au pays d’ailleurs. C’est 67,9 % des personnes inscrites sur la liste électorale dans la circonscription qui se sont prévalues de leur droit de vote. Une hausse de près de 8 % par rapport à l’élection précédente.

À l’échelle nationale, les libéraux de Mark Carney ont défait les conservateurs. Ils n’ont cependant pas été en mesure d’arracher un gouvernement majoritaire. Le Parti libéral du Canada (PLC) a fait élire 169 députés (le chiffre de la majorité étant de 172) contre 144 pour le Parti conservateur. Le Bloc québécois (BQ) enverra quant à lui une délégation de 22 élus. Le Nouveau Parti démocratique (NPD) a fait élire sept députés, et le Parti Vert, un seul.

Le chef conservateur Pierre Poilievre a connu une soirée difficile alors qu’il a été défait dans sa propre circonscription de Carleton (Ontario) qu’il représentait depuis 20 ans. Il a cependant affirmé qu’il demeurerait à la tête des troupes conservatrices.

De son côté, le chef NPD, Jagmeet Singh, a annoncé sa démission, le 28 avril, au terme d’une soirée où ses troupes ont subi une des pires défaites électorales de leur histoire. M. Singh a d’ailleurs été battu dans sa circonscription de Burnaby-Centre (Colombie-Britannique), où il est arrivé troisième.

Si la victoire libérale est moins convaincante que prévu, le PLC a tout de même réalisé un véritable exploit alors qu’on ne lui donnait, il y a à peine quatre mois, pratiquement aucune chance d’être réélu. La démission de Justin Trudeau, le 6 janvier, et l’élection de Mark Carney à la tête des troupes libérales, le 9 mars, auront fait tourner le vent.

L’imposition des tarifs douaniers américains et les velléités répétées de Donald Trump de faire du Canada le 51e État américain auront assurément été la question de l’urne. La feuille de route de M. Carney à titre de chef de la Banque d’Angleterre et du Canada aura sans doute convaincu une partie de la population canadienne de lui accorder sa confiance.

En entrevue après sa victoire, M. Savard-Tremblay a souligné le travail de son équipe et des bénévoles pendant la campagne. Il dit se réjouir du résultat obtenu par le BQ, alors que sa formation a été en mesure de limiter les dégâts, dit-il. Au début de la campagne, la montée des libéraux dans les sondages menaçait sérieusement de faire fondre drastiquement la délégation bloquiste à Ottawa. À la prorogation du Parlement, le 6 janvier, le BQ comptait 33 députés. Il en dénombre maintenant 22.

M. Savard-Tremblay a fait savoir que ce résultat était pour lui « plus qu’une victoire morale, mais une victoire tout court ». Il estime que sa formation a maintenant toutes les cartes en main pour faire pression sur le nouveau gouvernement afin d’obtenir des gains pour le Québec. Reste à savoir combien de temps le gouvernement de Mark Carney pourra se maintenir au pouvoir dans un contexte de gouvernement minoritaire.

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