« Au Groupe Marcil, on ne revend pas les propriétés. On les conserve dans le temps. On estime qu’en ajoutant des logements, on contribue à faire diminuer la pression sur l’offre et la demande et, ultimement, à faire diminuer le prix des loyers. On fait des logements pour tous qui sont bien pensés et réfléchis. On est des gens de Saint-Hyacinthe et on essaie de faire notre part », lance Anthony Marcil en entrevue au journal.
La première étape réglementaire a été franchie à la séance du conseil municipal du 17 mars. Les élus autoriseront la construction par le biais d’un projet particulier de construction, de modification ou d’occupation d’un immeuble (PPCMOI) qui permet certaines dérogations au règlement de zonage. Entre autres, l’immeuble atteindra sept étages. Le règlement permettra aussi de réduire le pourcentage de maçonnerie, d’augmenter l’implantation au sol jusqu’à 70 % et d’offrir un ratio de 0,9 case de stationnement par logement. L’assemblée publique de consultation à propos de ce PPCMOI se tiendra le 7 avril à 18 h 30 à l’hôtel de ville de Saint-Hyacinthe.
« Ce projet, comme bien d’autres, s’inscrit dans la volonté des différents paliers de gouvernement, dont la Ville, de faire un effort pour lutter contre la crise du logement. Au niveau local, ça s’inscrit aussi dans la volonté de favoriser une densification et une requalification des secteurs à proximité des services. À Saint-Hyacinthe, il y a trois secteurs en particulier qui ont été identifiés pour être densifiés, soit le centre-ville, le pôle autoroutier et le pôle santé en pourtour de l’hôpital Honoré-Mercier », mentionne le conseiller municipal du district Sacré-Cœur, David Bousquet, qui a présenté le projet de règlement.
Le projet a été mûrement réfléchi pendant plus d’un an pour arriver à la présente mouture qui permettra de minimiser l’impact sur les citoyens, renchérit David Pion. « Il faut densifier de façon intelligente et à échelle humaine », assure-t-il.
Il est prévu qu’il n’y ait pas de stationnement à découvert afin d’éviter que les phares des voitures incommodent le voisinage. On trouvera donc un stationnement couvert et un souterrain. Une barrière végétale sera aussi aménagée entre l’immeuble à logements et la maison voisine du site. Le débarcadère pour les matières résiduelles sera aménagé sur la rue Gauthier, au lieu de l’avenue Lamarche, pour réduire la pollution sonore dans le quartier.
Les promoteurs comptent offrir des vélos électriques et 45 supports à vélo au sol à l’ensemble des locataires afin de promouvoir la mobilité active. Des espaces communs seront aussi offerts, notamment avec une table de billard et de soccer sur table.
À l’emplacement de ce projet immobilier, on trouve présentement un immeuble à logements et une maison unifamiliale qui seront démolis au cours des prochains mois. David Pion et Anthony Marcil ont acheté ces deux bâtiments en août 2024. L’acquisition s’est réalisée au coût de 1 215 000 $ pour l’immeuble à logements situé au 2800, boulevard Laframboise et de 385 000 $ pour la maison unifamiliale située au 2825, avenue Lamarche. Les promoteurs espèrent commencer la construction dès cet automne. Un plan de relocalisation des locataires a déjà été élaboré. « On a rencontré l’ensemble des locataires. On les reloge dans nos immeubles ou bien dans des logements qu’ils sont en mesure de s’offrir. Ils ont tous des besoins différents. On a une approche personnalisée. Je pense que c’est la clé quand on fait du développement. On est du monde de la place, de Saint-Hyacinthe. C’est important pour nous », ajoute Anthony Marcil.
Le Groupe Marcil compte faire appel au programme APH Select de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) pour offrir 10 % des logements à un prix abordable. Ce programme fixe le prix des logements abordables à 672 $ sur le territoire de Saint-Hyacinthe. Sur 57 villes canadiennes ciblées par le programme de subvention, Saint-Hyacinthe fait partie des trois villes où le prix abordable imposé est le plus bas. « C’est vraiment une contrainte pour un promoteur, mais pour offrir du logement abordable, on doit utiliser ce genre de programme. C’est une réelle offre abordable pour Saint-Hyacinthe. Dans d’autres villes comparables, un logement considéré comme abordable par la SCHL est de 1100 $ par mois », ajoute M. Pion.
Certains des locataires actuels sont admissibles aux futurs logements abordables. Ils auront donc la possibilité d’habiter un de ces logements dans le nouvel immeuble s’ils le souhaitent.