Pas moins de 16 toiles sont regroupées pour cette exposition dans laquelle Isabelle Tellier mise sur le pouvoir du regard. Sur ces œuvres, une variété de personnages se déploient. On y trouve des humains aux origines diverses, mais aussi des animaux de différentes espèces comme des chiens, des chats et même un cheval. Leur dénominateur commun : l’émotion qui se lit dans leurs yeux.
Le titre de l’exposition s’est donc imposé de lui-même. « À cause des yeux des personnages et à cause du regard que nous portons quand on regarde une œuvre, soutient l’artiste maskoutaine. L’interprétation qu’on en fait va des deux côtés. »
D’une certaine façon, les personnages prennent vie d’eux-mêmes sur les toiles d’Isabelle Tellier. « Je ne pars pas avec l’idée que mon personnage soit joyeux ou triste. J’y vais avec le geste et, à un moment donné, ça se présente et c’est là », mentionne-t-elle.
Ses œuvres ne sont d’ailleurs pas dessinées à l’avance. Elles se forment plutôt à coup de « taches » de peinture, explique-t-elle. Cette méthode laisse ainsi place à un côté abstrait sur ses toiles même s’il s’agit de personnages.
L’un des plus beaux exemples est la toile sur laquelle on trouve son chien, peint dans des teintes de vert. « C’est un exercice que j’avais fait pendant le Symposium aux Galeries St-Hyacinthe. Il n’y a pas de lignes dans cette toile, je suis allée juste avec des taches. Mais je connais bien mon chien, donc c’était plus facile pour moi de réussir à le faire dans tout le brouhaha », partage-t-elle en souriant.
Dans cette série, Isabelle Tellier s’est aussi inspirée de certaines photos de gens qui l’entourent pour créer des toiles avec cette même méthode. D’autres œuvres présentent quant à elles des personnages fictifs, comme des sages.
Investie dans le partage de connaissances – elle donne notamment des cours à l’Atelier libre de peinture – et dans la médiation culturelle, Isabelle Tellier propose même une incursion dans son processus créatif dans le cadre de cette exposition.
À côté de trois de ses toiles, elle présente des photos montrant les différentes étapes de l’évolution de ces œuvres. « Je m’aperçois que les gens aiment ça voir d’où ça part, mentionne l’artiste. Quand je commence une œuvre, je la prends toujours en photo au début et, ensuite, je peux parfois prendre vingt photos jusqu’à son résultat final. Ça me permet de voir si je suis allée trop loin. »
Cette exposition, sa toute première à Saint-Hyacinthe, elle le voit d’ailleurs comme une carte de visite auprès des Maskoutains. « J’ai voulu montrer qui je suis. L’échantillon qui est ici, c’est l’échantillon de ce qui m’habite », soutient l’artiste, qui fait également des sculptures.
Depuis un peu plus d’un an, Isabelle Tellier a même décidé de faire de l’art son métier à part entière. Signe qu’elle a fait le bon choix, elle multiplie les expositions. Une galerie d’art du Vieux-Québec a même démontré récemment de l’intérêt envers ses toiles. « Il y a des portes qui s’ouvrent », se réjouit-elle.
Dans les prochains mois, les projets se succéderont pour la Maskoutaine. Elle participera notamment à un projet de méditation culturelle initié par la Ville de Carignan à la fin août, où elle sera jumelée à une artiste de Mont-Saint-Hilaire afin de réaliser une œuvre circulaire en duo. Elle sera aussi impliquée dans un projet de la Ville de Saint-Hyacinthe appelé Les portes de l’inclusion auquel des immigrants de première génération apporteront leur contribution.
D’ici là, quelques-unes de ses toiles voyageront au Marché Bonsecours de Montréal en août pour le rendez-vous Plaisir d’artistes. Elle participera aussi à des expos-concours, dont à Mont-Saint-Hilaire.
Isabelle Tellier fait également partie de l’Atelier d’artistes, un collectif installé aux Galeries St-Hyacinthe.