15 décembre 2021 - 08:51
Initiatives et réalisations maskoutaines
Jani Barré a la dizaine de marathons dans sa mire
Par: Le Clairon de Saint-Hyacinthe et région

Jani Barré sur la ligne d’arrivée du Marathon de Los Angeles avec sa conjointe Manon Pilon. Photo gracieuseté

Toujours animée par son désir de compléter dix marathons à travers le monde à bord de son fauteuil roulant régulier, Jani Barré a franchi une nouvelle étape dans sa quête à la mi-novembre. La Maskoutaine a participé au Marathon de Los Angeles, son sixième après ceux de Montréal, Las Vegas, Ottawa, La Havane et Miami.

Avec ses dénivelés « en montagne russe », le parcours a été le plus difficile que la femme de 42 ans a affronté jusqu’à maintenant. Pour la première fois, elle a franchi le fil d’arrivée au-delà des cinq heures, terminant avec un chrono de 5 h 2 min 53 s.

« C’est la première fois que je termine une course avec autant d’ampoules sur les doigts », affirme Jani Barré en entrevue au journal, montrant les marques laissées sur ses mains par l’effort fourni.

Certaines pentes étaient tellement abruptes qu’elle a dû en monter à reculons, de crainte de voir son fauteuil se renverser si elle continuait d’y aller de l’avant. Même si le niveau de difficulté devenait encore plus grand, une perspective incroyable l’attendait en se retournant. « C’était un beau moment parce que je voyais des milliers de coureurs qui s’en venaient. Les gens m’applaudissaient et m’encourageaient en passant à côté de moi. C’est le moment qui m’a le plus marquée dans cette course. »

La femme de 42 ans a pu vivre cette expérience en compagnie de sa conjointe Manon Pilon, pour qui c’était le deuxième marathon à vie.

Comme c’est le cas à chaque marathon auquel elle participe, Jani Barré n’est pas passée inaperçue, voyant sa photo être partagée dans le Los Angeles Times dans un article au sujet du marathon, en plus de passer à la télévision sur la chaîne CBSN.

Une catastrophe évitée

La participation de Jani Barré au Marathon de Los Angeles aurait pu être compromise à la suite d’une chute subie à l’entraînement six semaines avant le grand jour. En sillonnant les rues de Saint-Hyacinthe, un moment d’inattention a fait en sorte qu’elle est tombée sur la chaussée après avoir été propulsée hors de son fauteuil roulant.

« Avec ma maladie [l’ostéogenèse imparfaite, une maladie qui rend les os fragiles], j’aurais dû me fracturer en mille morceaux. Je pensais que je m’étais tout cassé, mais finalement, je m’en suis sortie avec seulement une microfracture à la côte gauche. Le médecin m’a dit que ça allait prendre six semaines de guérison. J’étais correcte parce qu’il me restait six semaines avant le marathon. »

En prenant le départ, elle a réalisé toute la chance qu’elle avait de pouvoir faire cette course. Une catastrophe avait été évitée. « Le fait de l’avoir fait, c’est une grosse victoire pour moi. Chaque fois que je fais un marathon, je n’en reviens jamais d’avoir réussi à le faire. »

Même s’il s’agit du marathon qui lui a pris le plus de temps à compléter, Jani Barré tire une grande fierté de son exploit. Sa principale victoire, c’est d’avoir complété la distance de 42,2 km à peine un mois et demi après une chute qui aurait pu tout compromettre. « Ça a été mon marathon le plus long à faire, mais je m’étais dit que j’allais rouler moins vite à cause de ma chute. Je me suis dit : j’aime mieux le finir et être plus prudente que de le faire trop vite [et risquer de me blesser de nouveau]. »

Maintenant que Los Angeles est derrière elle, ses yeux sont tournés vers Berlin et Paris, où elle aimerait vivre son prochain marathon. Toutefois, rien n’est encore fixé pour l’instant.

Avec une cadence de deux marathons par année, outre durant la pause pandémique, Jani Barré estime qu’elle réussira d’ici « deux ou trois ans » à atteindre son objectif de compléter dix marathons.

« Tant que ma santé va me le permettre, je vais continuer. J’ai comme objectif d’en faire dix, mais est-ce que je vais arrêter là? Je ne croirais pas, dit-elle avec un large sourire. Faire des marathons, c’est ce que j’aime le plus au monde. C’est là que je me sens le plus en santé. »

 

Maxime Prévost-Durand

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