27 février 2024 - 15:04
La chapelle du Séminaire fera l’objet d’une citation
Par: Le Clairon de Saint-Hyacinthe et région

La chapelle, dont l’architecture se réfère au style néogothique, offre une vue spectaculaire. Photothèque | Le Courrier ©

La chapelle Saint-Antoine-de-Padoue du Séminaire de Saint-Hyacinthe sera bientôt classée patrimoniale par la Ville de Saint-Hyacinthe. Elle deviendra le premier bâtiment privé à obtenir ce titre sur le territoire de la ville.

La citation de cet immeuble découle d’une demande de la Corporation du Séminaire de Saint-Hyacinthe d’Yamaska. « La chapelle au plan architectural, c’est un monument. Combien de personnes ont étudié au Séminaire? Ça devient important de conserver ce bâtiment. C’est pour ça qu’on demande à la Ville de reconnaître la chapelle comme un bien patrimonial », soutient le supérieur et président du Séminaire, Jean-Marc Robillard.

Pour le conseil, il était tout naturel d’acquiescer à la demande, assure le maire André Beauregard. « Par sa monumentalité et ses dimensions imposantes, elle témoigne de l’importance de l’institution dans la vie éducative et religieuse de Saint-Hyacinthe et de la région. Fondé par le curé Antoine Girouard en 1811, le Collège de Saint-Hyacinthe, devenu par la suite Séminaire, est l’un des premiers établissements d’enseignement du Québec. Il a été pendant longtemps l’un des principaux foyers de la vie religieuse et intellectuelle de la province. La chapelle Saint-Antoine-de-Padoue rappelle donc le rôle joué par le Séminaire dans l’histoire de Saint-Hyacinthe et du Québec », peut-on lire dans le règlement de citation.

La chapelle Saint-Antoine-de-Padoue a été construite de 1927 à 1929. L’architecte prolifique et maskoutain René Richer a imaginé cet immeuble qui se veut une réplique réduite de la cathédrale d’Amiens en France, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le bâtiment maskoutain présente une architecture néogothique par sa voûte nervurée qui repose sur une rangée de fines colonnes séparant la nef des bas-côtés.

On y trouve plusieurs œuvres d’art, pièces de mobilier et vitraux réalisés par des artistes reconnus. De plus, l’orgue conçu par Casavant Frères en 1929 repose encore au sein de l’établissement.

L’immeuble est en bon état, assure M. Robillard, mais la citation du bâtiment permettra d’accéder à certaines subventions dédiées au maintien et à la rénovation d’immeubles patrimoniaux. Toutefois, cette citation obligera la Corporation du Séminaire à conserver le bâtiment en bon état. Toute rénovation devra respecter une série de critères encadrés par le règlement de citation. Une première étape a été franchie le 22 janvier par le conseil municipal de la Ville de Saint-Hyacinthe. Toute personne intéressée pourra rencontrer les membres du comité consultatif d’urbanisme le 5 mars à 16 h 30 dans la salle du conseil à l’hôtel de ville pour discuter de la question. Le règlement devrait entrer en vigueur le 3 avril.

Utilisée de temps en temps

La chapelle est utilisée à l’occasion par le Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe, notamment pour la collation des grades de l’école Casavant située dans une autre aile du Séminaire ou encore pour des funérailles ou la Marche du pardon.

En 2015, l’école secondaire Casavant s’est installée dans les anciennes installations du Collège Antoine-Girouard au Séminaire. Un agrandissement de l’école secondaire a été planifié dans l’aile centrale du Séminaire quelques années plus tard. Il ne reste donc que l’aile ouest qui appartient à la Corporation du Séminaire.

Loin l’idée de vendre la chapelle, assure Mgr Robillard. « Ce n’est pas du tout envisagé. »

Sarah-Eve Charland

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