28 juin 2022 - 13:28
La vie d’un Asperger expliquée par un Asperger
Par : Le Clairon de Saint-Hyacinthe et région

Guillaume Bertrand travaille depuis douze ans à titre de préposé à l’entretien des vestiaires sportifs et des terrains de tennis au Complexe sportif Sportscene Mont-Saint-Hilaire. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

L’école spécialisée René-Saint-Pierre à Saint-Hyacinthe a été le théâtre ce printemps de trois conférences données à trois groupes d’élèves par Guillaume Bertrand, un employé du Complexe sportif Sportscene Mont-Saint-Hilaire qui vit avec le syndrome d’Asperger.

Connaissant bien l’école en raison de plusieurs partenariats au fil des ans, le patron de Guillaume, Bernard Boutin, a encouragé cette initiative.

Préposé à l’entretien des vestiaires sportifs et des terrains de tennis, l’homme de 35 ans a voulu profiter de cette journée spéciale de conférences pour raconter son histoire. Son objectif était de parler de sa vision des choses et de sa réalité au quotidien, lui qui doit composer avec le syndrome d’Asperger. Ce trouble du spectre de l’autisme est caractérisé par une dégradation de la communication, résultant en une difficulté dans la communication verbale et non verbale. Une personne présentant ce symptôme a du mal à décoder le sens d’une expression du visage, la tonalité de la voix, l’humour, les doubles sens, et le sens des gestes.

Se remettant en question constamment, Guillaume a comme mentalité d’avancer simplement avec ses forces et de laisser ses faiblesses derrière lui. Sa conférence se voulait interactive, dans la mesure où, très à l’aise oralement et devant public, Guillaume Bertrand voulait non seulement se raconter, mais aussi écouter les autres en leur posant des questions et en créant une discussion.

« D’avoir beaucoup d’adultes à mes côtés m’aide énormément dans la vie de tous les jours », avoue-t-il, lui qui, à ses débuts chez Sportscene, n’était pas en mesure de prendre l’autobus de façon autonome pour se rendre au travail.

Il souhaite démontrer aux gens que la persévérance peut être payante à long terme. Douze ans après avoir été embauché, il réside désormais seul et de façon autonome dans un appartement à Beloeil. Il est aussi en mesure de conduire une voiture sans avoir besoin d’assistance.

Bernard Boutin parle de Guillaume comme d’un exemple de réussite. « Tout est possible », dit-il, lui qui considère que le milieu du travail peut faire une grande différence dans le développement des personnes autistes.

Jérémy Bezeau

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