9 juillet 2024 - 05:00
L’art autochtone en vedette à Expression pour une deuxième année
Par: Le Clairon de Saint-Hyacinthe et région
Des œuvres de neuf artistes sont réunis pour l’exposition de la Biennale d’art contemporain autochtone à Expression, dont ces trois tableaux de Michelle Sound. Sur la photo, on aperçoit également un des quatre commissaires, Jake Kimble. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Des œuvres de neuf artistes sont réunis pour l’exposition de la Biennale d’art contemporain autochtone à Expression, dont ces trois tableaux de Michelle Sound. Sur la photo, on aperçoit également un des quatre commissaires, Jake Kimble. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Cet été, neuf artistes issus de communautés autochtones exposent leurs œuvres à Expression, centre d’exposition de Saint-Hyacinthe. Leur travail s’inscrit dans le cadre de la 7e édition de la Biennale d’art contemporain autochtone (BACA) qui se déploie dans sept lieux d’exposition différents à travers le Québec.

Intitulée Récits de la création du monde, cette édition de la BACA témoigne notamment des traditions ancestrales et contemporaines liées aux réalités autochtones. À Saint- Hyacinthe, l’exposition est portée par la thématique du surnaturel.

Des figures mythologiques, des symboles évocateurs et des histoires du peuple d’hier à aujourd’hui se côtoient sur les murs et dans la salle d’Expression.

Quatre commissaires (Lori Beavis, Emma Hassencahl-Perley, Jake Kimble et Teresa Vander Meer-Chassé) ont été mandatés pour former l’exposition, une première pour l’organisation. Le but était que les peuples de chaque région du Canada, de l’est à l’ouest, en passant par le nord et la zone centrale, y soient représentés, a expliqué le directeur général de la BACA, Michael Patten.

Parmi les œuvres exposées à Expression, on y trouve notamment « Dreamcatcher », une installation de l’artiste Joseph Tisiga qui avait remporté le Prix du Yukon en 2021 et qui a été montrée à New York entre autres. Sur une toile de tente, un labyrinthe est dessiné tel un symbole méditatif qui permet de contempler le chemin non linéaire de la vie, tout en conservant la notion de jeu qui lui a été inspirée par son fils.

Tout près, une installation de Krystle Silverfox réalisée à partir de lumières LED raconte la légende de Raven, un enfant qui se métamorphose dans une forme d’oiseau pour aller voler le soleil au chef du ciel et le ramener au peuple sur terre.

D’autres œuvres abordent plutôt la spiritualité et l’imposition de la religion catholique aux peuples autochtones, comme c’est le cas avec la sculpture inédite de Bronson Jacque, créée spécialement pour l’exposition à Expression. L’artiste bispirituelle Uumati Kisoun-Inuarak intègre également le sujet dans son installation, tout en laissant une grande place à son histoire personnelle avec l’intégration d’objets et de symboles significatifs dans sa vie.

De son côté, Michelle Sound présente des encadrés qui témoignent des cicatrices du passé. « Being Sick » et « Sickness », entre autres, se présentent sous la forme de la reproduction de pages du dictionnaire cri, marquées par des déchirures qui sont recousues par des matériaux traditionnels dans la communauté autochtone, notamment des épines de porcs-épics peintes. Ces œuvres évoquent un désir de se réapproprier son propre langage, a souligné le commissaire Jake Kimble.

Un peu plus loin, Jason Sikoak présente une œuvre plus politisée en s’inspirant du personnage mythique de Sedna, la déesse de la mer, pour lancer un cri du cœur face à la pollution marine.

Au fond de la salle, trois installations vidéo de Casey Koyczan, sous la forme d’animation 3D, montrent une même séquence faite à partir de différents matériaux ayant une résonance dans le milieu autochtone, que ce soit des panaches d’originaux, des épines de porcs-épics ou des perles.

Des œuvres de Christian Chapman et de Natasha Sacobie font aussi partie de l’exposition tenue à Saint-Hyacinthe.

Pour Expression, il s’agit d’une deuxième collaboration avec la BACA. En 2022, lors de la précédente édition, une exposition bilan de la BACA s’était arrêtée à Saint-Hyacinthe en regroupant les meilleures œuvres de la biennale. Cette fois, Expression a été ajouté au circuit de sept lieux où se déroulent les différentes expositions de la BACA pour cette 7e édition. Ce circuit comprend DRAC – Art actuel Drummondville, la Galerie d’art Stewart Hall, Art Mûr, le Musée des beaux-arts de Sherbrooke, La Guilde et la Maison de la culture de Verdun.

La BACA occupera la salle d’Expression jusqu’au 8 septembre.

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