Au fil des ans, John a cumulé plusieurs titres. Il a été sacré champion québécois à trois reprises, en plus de remporter les Gants dorés à deux occasions dans sa catégorie. En tout, il a disputé plus d’une cinquantaine de combats chez les amateurs.
À la suite d’une pause d’un peu plus de deux ans qu’il avait prise pour se consacrer à ses études, le boxeur a fait son retour sur le ring il y a à peine un an. Et s’il est revenu, c’est justement pour aller au bout de ce rêve qu’il caresse depuis tant d’années.
« Ça faisait partie de mon plan. Je me disais qu’une fois que j’allais avoir fini mes études et que j’allais avoir un emploi stable, j’allais pouvoir retourner à ma passion le cœur léger et passer chez les professionnels », raconte en entrevue avec le journal celui qui est éducateur spécialisé dans un centre jeunesse à Chambly.
John est d’ailleurs revenu à son sport plus fort que jamais. Au cours de la dernière année, il a disputé dix combats chez les amateurs. Il les a tous gagnés, sauf un qu’il a perdu dans une décision partagée controversée au championnat canadien. Il a remporté au passage le tournoi des Gants dorés, comme il l’avait fait en 2019, un accomplissement qui lui confirmait qu’il n’avait rien perdu de son aplomb.
Ses résultats ont convaincu New Era Promotions de lui offrir sa première chance chez les professionnels.
« À l’âge que j’ai, je savais que c’était rendu limite pour commencer chez les professionnels, reconnaît-il. Mais en ce moment, je sens que je suis au sommet de ma forme. C’était maintenant ou jamais que ça se passait. Tous les éléments sont réunis pour m’apporter du succès chez les professionnels. J’ai aussi la maturité que je n’avais peut-être pas avant. »
Le boxeur maskoutain sera opposé à un autre Québécois, Simon Risler, dans un combat de quatre rounds disputé en sous-carte du gala qui mettra en vedette Jean Pascal. « Je n’arrive toujours pas à le croire, lance John. Pour moi, c’est un honneur parce que j’ai grandi en regardant Jean Pascal. En même temps, ça va aussi m’amener de la visibilité parce que ça va être un gala très médiatisé. »
Lorsque la pandémie a frappé, John était sur une belle lancée. Il venait de remporter les Gants dorés et de participer au championnat canadien. Il espérait d’ailleurs faire la transition chez les professionnels à ce moment, mais le contexte n’était pas favorable à sa cause. « La pandémie a fait dévier mes plans un peu pour avoir un autre métier en dehors de la boxe », raconte-t-il.
Malgré sa pause du ring, le Maskoutain n’a jamais abandonné son rêve pour autant. Il l’a simplement repoussé de quelques années.
John a connu du succès chez les amateurs, certes, mais sa vraie place, croit-il, sera chez les professionnels. C’est là qu’il pourra véritablement montrer l’étendue de son talent, estime-t-il.
« J’ai toujours eu un style de boxe qui se rapproche plus des professionnels. Je construis [mes combats], j’utilise mon intelligence pour me battre et j’ai une bonne force de frappe », affirme-t-il.
Anthony Seyer, qui est l’un de ses entraîneurs avec son père Marc Seyer, le confirme. « John a un style professionnel, un style spectaculaire, un style qui cogne, énumère-t-il. La boxe professionnelle et la boxe amateur, c’est deux sports différents. Et John a tous les atouts [pour réussir chez les pros]. Il a la force du guerrier et le talent pour aller loin. »
« Le 28 juin, ça va être son entrevue pour savoir s’ils veulent le refaire boxer après dans un autre gala, ajoute Anthony. Je suis certain qu’on va faire les bonnes choses à l’entraînement d’ici là. Les gens vont se souvenir de lui et vont vouloir le revoir boxer. »