30 avril 2019 - 01:41
En voiture!
L’hydrogène, l’autre voie d’avenir
Par: Le Clairon de Saint-Hyacinthe et région

Le monde de l’automobile n’a d’yeux que pour les véhicules électriques depuis quelques années. On constate notamment la multiplication des modèles sur la route, la mise sur pied d’un vaste réseau de bornes, le développement de batteries de plus en plus puissantes, etc. Mais est-ce que l’avenir appartient uniquement aux véhicules électriques à batterie? Il semble y avoir quelques notes discordantes dans ce discours. Des cons­tructeurs comme Honda, Toyota et plus récemment Hyundai font le pari que la voiture à hydrogène a elle aussi un avenir. Les modèles d’affaires en sont encore à leurs balbutiements et, contrairement à ce que bien des gens pensent, il ne s’agit pas d’un concours à savoir qui va gagner entre les deux approches! De l’avis de plusieurs, nous assisterons plutôt à une coexistence. Le véhicule à batterie demeure une meilleure solution pour la conduite urbaine et les trajets plus courts, alors que le modèle à hydrogène est mieux conçu pour les longs trajets.

Il est cependant clair que, pour le moment, les véhicules électriques ont pris les devants. Le réseau de bornes se développe et le nombre de véhicules vendus au Canada et aux États-Unis double pratiquement chaque année. Les véhicules à hydrogène sont pour le moment limités au nord de la Californie. La ville de Québec aura reçu une première station au début de 2019, suivie peu de temps après par Toronto et Montréal au tournant de 2020. Au moment d’écrire ces lignes, l’Université du Québec à Trois-Rivières est le seul endroit où il est possible de faire le plein d’hydrogène, mais à des fins de recherche seulement.

À titre de test, Toyota a mis sur la route 50 Mirai avec piles à combustible pour des flottes commerciales. Hyundai a lancé en janvier 2019 le Nexo, le premier véhicule à hydrogène en vente chez les concessionnaires de la marque. Toyota et Hyundai font aussi des campagnes de promotion auprès des gouvernements, des fournisseurs d’hydrogène et des pétrolières pour mettre sur pied un réseau d’approvisionnement. Il est toutefois ironique d’apprendre que le Canada a été à l’avant-plan de la pile à combustible durant quelques années avec Ballard Power Systems, une compagnie de Vancouver qui a inventé la pile à combustible. Le Canada a du jour au lendemain laissé tomber cette approche au profit des véhicules électriques à batterie.

Pour ou contre?

La technologie à hydrogène coûte plus cher à implanter et à fabriquer : il faut investir environ 3 millions de dollars pour une station à hydrogène, alors qu’une borne de recharge de phase 2 coûte 15 000 $ et une borne de recharge rapide autour de 40 000 $. Par contre, une borne peut servir environ 20 voitures par jour; une station à hydrogène peut faire quotidiennement le plein de plusieurs centaines de véhicules. Faire le plein d’hydrogène, c’est comme faire un plein d’essence, et vous obtenez une autonomie comparable. L’autonomie des piles rejoindra celle de l’hydrogène, mais si les véhicules à batterie deviennent la norme, il faudra se questionner sur les usines de production d’électricité au nucléaire, au charbon ou à l’huile qui alimentent des bornes de recharge, ce qui n’est plus très « vert ». À long terme, plusieurs misent sur l’hydrogène, alors que les batteries garderont une place dans les déplacements de proximité. Bref, un dossier à suivre!

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