Une des agentes de développement agricole pour L’Arterre en Montérégie, Amélie Tremblay, a expliqué que des maillages ont tout de même été faits dans la dernière année alors que la banque de noms pour la relève a continué de se remplir. Toutefois, avec la hausse des taux d’intérêt, les producteurs agricoles se sont montrés plus frileux à vendre leurs terres à la relève, craignant qu’elle n’arrive pas à survivre financièrement. Ils se tournent donc parfois vers un voisin qui a déjà une ferme et est ouvert à procéder à son expansion.
Entre le 1er avril 2023 et 31 mars 2024, 58 aspirants qualifiés et intéressés de la relève ont été recensés dans la MRC comparativement à neuf propriétaires voulant vendre. Cinq jumelages ont été réalisés. Actuellement, seulement trois propriétaires se trouvent sur la liste. Auparavant, du 1er avril 2022 au 31 mars 2023, la situation était moins alarmante, mais l’écart se faisait tout de même sentir. Il y a eu 31 aspirants pour 17 propriétaires et 5 jumelages ont été réalisés.
Toutefois, selon Mme Tremblay, L’Arterre est toujours en mesure de s’assurer que des maillages sont possibles en optant pour le scénario le plus approprié à chaque cas. D’ailleurs, elle a tenu à souligner que ce ne sont pas seulement des producteurs agricoles à l’aube de la retraite qui peuvent adhérer au service. Il peut s’agir de producteurs tout juste âgés de 45 ans qui planifient leur retraite à l’avance.
Afin de s’assurer d’un maillage efficace, chaque producteur intéressé est invité à prendre part à une discussion téléphonique, puis à accueillir L’Arterre à sa ferme. C’est à ce moment que l’agent de développement agricole peut identifier ce que le producteur a à offrir, cerner sa vision et établir le genre de personne que le producteur recherche pour prendre la relève. Il peut ainsi construire son profil. Une équipe de partenaires multidisciplinaires peut aussi être mise en place pour faciliter le processus.
Ensuite, L’Arterre dispose d’une banque de noms pour la relève provenant de partout au Québec. Les personnes sont approchées notamment dans les institutions d’enseignement agricole et, lorsqu’elles sont intéressées, un profil est créé et elles peuvent indiquer dans quelles MRC elles souhaitent s’établir.
Amélie Tremblay a donc assuré que la banque de noms pour la relève est formée de personnes ayant une formation ou de l’expérience agricole. De plus, les aspirants doivent disposer d’un plan d’affaires et d’une mise de fonds ainsi qu’avoir un projet à vocation commerciale.
Pour les producteurs qui désirent vendre, les maillages leur évitent également de payer une commission sur la transaction puisque le service L’Arterre est gratuit et ils ont accès à de la relève partout au Québec.
Pour la relève, il s’agit aussi d’économies importantes alors qu’elle n’a pas à acheter tous les équipements, à trouver des clients et à faire la mise en marché. Les producteurs qui vendent offrent aussi du mentorat dans la majorité des cas.
Selon l’expérience de Mme Tremblay, grâce à ces critères et aspects positifs, les résultats des maillages sont concluants. « La relève devient comme la famille des producteurs agricoles qui n’ont pas de relève familiale. Il se crée un lien particulier, et les producteurs sont fiers de voir qu’une relève passionnée perpétue leur entreprise », a-t-elle affirmé.
D’ailleurs, L’Arterre est aussi toujours à la recherche d’aspirants producteurs agricoles de la relève.
Les personnes désirant obtenir les services de L’Arterre sont invitées à contacter Amélie Tremblay, agente de développement agricole, au 450 774-3141, poste 3144 ou à atremblay@arterre.ca.