12 juillet 2022 - 13:32
Initiatives et réalisations maskoutaines
Organisme LGBT+ : le JAG souffle ses 25 bougies
Par : Le Clairon de Saint-Hyacinthe et région

Sur la photo, on aperçoit Dominique Gauvreau, directeur général du JAG de 2011 à 2021, puis Rafaël Provost, directeur général du JAG depuis un peu plus d’un an. Photothèque | Le Courrier ©

Le JAG célèbre ces jours-ci son 25e anniversaire de naissance. Pour l’occasion, l’organisme communautaire LGBT+ tiendra une grande fête le vendredi 15 juillet, au Jardin Daniel A. Séguin de Saint-Hyacinthe, sous la forme d’un gala.

Question de faire les choses en grand, l’artiste Safia Nolin sera de la fête en offrant une performance dans ce décor magique. Les cofondateurs de l’organisme seront aussi reconnus lors de cette soirée. Ce gala-spectacle est ouvert à l’ensemble de la population. Des billets sont disponibles au coût de 35 $ et comprennent le souper. Pour toute l’information, il est possible de visiter le www.lejag.org ou d’appeler au 450 774-1349.

Un organisme en expansion

Né d’une initiative citoyenne, dans un sous-sol de Saint-Liboire, le JAG rayonne plus que jamais, et ce, autant à Saint-Hyacinthe que partout à travers la Montérégie. À preuve, il a ouvert deux nouveaux points de service au cours de la dernière année, un à Longueuil et l’autre à Valleyfield, qui sont venus s’ajouter à celui qui existe à Saint-Hyacinthe depuis les débuts.

« Le mandat qui m’a été donné, c’est que le JAG passe d’être un organisme local pour Saint-Hyacinthe et la Montérégie-Est à être LA référence LGBT+ en Montérégie », soutient Rafaël Provost, arrivé à la direction générale de l’organisme il y a un peu plus d’un an.

S’il jouit d’une portée inégalée présentement, le JAG a dû surmonter plusieurs épreuves pour en arriver là. L’organisme est même passé près de disparaître il y a une dizaine d’années, se souvient Dominique Gauvreau, qui en a été le directeur général de 2011 à 2021.

« Quand je suis arrivé, le JAG était sur le bord de la fermeture. Il y avait plusieurs raisons, mais l’une d’elles était qu’il n’y avait pas beaucoup de choses qui avaient été faites avec l’organisme, donc il y avait des surplus accumulés. Les bailleurs de fonds nous disaient que, si on ne dépensait pas, ils allaient arrêter de nous donner des subventions. »

Même s’il n’avait aucune expérience dans la gestion d’un organisme communautaire, M. Gauvreau s’est dévoué pour la cause et il a « appris sur le tas » pour assurer la pérennité du JAG. Au moment de quitter la direction générale, au début 2021, il pouvait dire « mission accomplie ».

Les débuts

L’organisme a vu le jour en 1997 sous le nom Jeunes adultes gai-e-s de Saint-Hyacinthe. Trois adolescents de la région maskoutaine issus de la diversité sexuelle cherchaient une façon de se réunir avec d’autres jeunes qui vivaient la même réalité qu’eux. Une travailleuse sociale du CLSC a créé le lien entre eux et le JAG est né quelques mois plus tard.

Au départ, l’organisme ne couvrait que la région de Saint-Hyacinthe et misait uniquement sur les rencontres de groupe pour les jeunes, mais son offre de services s’est grandement élargie au fil des années. Aujourd’hui, en plus des rencontres individuelles et de groupe pour les personnes de tout âge, des ateliers de sensibilisation et des formations sont notamment proposés dans les écoles et les entreprises.

Afin d’être plus inclusif et de mieux représenter les nouvelles réalités de la communauté LGBT+, le JAG n’a conservé que son acronyme puisque ses services ne touchent plus uniquement les personnes gaies et lesbiennes. Depuis quelques années, il s’attarde aux réalités de l’ensemble de la diversité sexuelle et d’identité de genre.

Encore du travail à faire

Dans l’esprit collectif, on tend à croire que l’ouverture face à la communauté LGBT+ s’est grandement améliorée au fil des années. Bien que ce soit le cas, un certain retour en arrière est aussi observé, constate le JAG. « Sur le terrain, j’ai vu une évolution, sauf que je dirais que, dernièrement, il y a un recul. Autant sur les médias sociaux que dans les interventions que le JAG fait dans les écoles, il y a parfois un discours qu’on entendait il y a 20 ans », se désole Dominique Gauvreau.

« Je sens qu’on est encore dans la tolérance [en tant que société], c’est-à-dire que c’est correct tant que ce n’est pas chez nous et tant que ce n’est pas trop », ajoute Rafaël Provost.

Les deux hommes estiment néanmoins qu’il y a globalement une ouverture face à la réalité LGBT+ dans la région maskoutaine. « On se rend compte qu’on a une communauté LGBT+ à Saint-Hyacinthe, affirme M. Provost. Pour moi, c’est un indicateur parce que les gens pourraient choisir de vivre ailleurs, mais ils décident de rester ici, donc ça veut dire qu’ils ressentent une certaine ouverture à pouvoir être eux-mêmes dans leur expression et dans qui ils sont. On sent qu’il y a des alliés à différents niveaux, qu’ils soient citoyens ou au niveau politique. »

Maxime Prévost-Durand

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