Reconnu coupable d’outrage au tribunal en maintenant des affiches arborant la croix gammée et des références à des régimes fascistes malgré une injonction, M. Meddah a reçu sa peine le 5 mai. Le Tribunal réclamait le retrait de l’affichage et la fermeture d’un site Internet dans les 48 heures à défaut de quoi la Municipalité avait le pouvoir de le faire avec l’aide d’huissiers de justice et de la Sûreté du Québec. Au matin du 8 mai, toutes les affiches avaient disparu.
Il a aussi reçu deux amendes totalisant 7000 $ pour les deux chefs d’accusation, une somme à mi-chemin entre ce que réclamait la Municipalité et ce que demandait M. Meddah initialement. Saint-Barnabé-Sud avait demandé au Tribunal d’imposer une amende de 8000 $ pour le premier chef d’accusation et une peine de 6000 $ pour le deuxième chef d’accusation. M. Meddah proposait plutôt deux amendes de 2000 $ en argumentant qu’il vivait déjà un préjudice avec la publicisation du procès pour outrage au tribunal.
Pour appuyer ses propos, il a déposé une copie d’un article de La Presse retraçant son passé aux États-Unis, ses démêlés avec l’immigration américaine et ses séjours dans des centres de détention américains. Il affirmait aussi que sa famille était victime de vandalisme. C’est d’ailleurs en réaction à ce vandalisme qu’il aurait maintenu l’affichage haineux, selon son témoignage. Il a aussi affirmé avoir déménagé à Saint-Hyacinthe, ne pouvant plus supporter la pression.
« De ses aveux judiciaires et de son manque de crédibilité, le Tribunal maintient comme aggravant le fait que les pancartes soient toujours affichées sur l’immeuble situé à Saint-Barnabé-Sud lors de l’audience sur la peine [25 avril 2025]. […] Il faut en comprendre que M. Meddah se fait donc justice lui-même : il viole l’ordonnance, car il se dit victime de vandalisme et de discrimination. La jurisprudence reconnaît qu’il s’agit d’un facteur aggravant », a tranché la juge Chantal Lamarche dans son jugement.
Les premières pancartes dénonçant le racisme dont il ferait l’objet par des images de croix gammée et du dictateur Adolf Hitler sont apparues l’été dernier. Elles avaient été retirées quelques mois avant d’être réinstallées à l’automne. Malgré une injonction obligeant M. Meddah à les retirer, elles sont restées en place jusqu’à la semaine dernière.
« Bien qu’il s’agisse d’une première infraction, la preuve démontre que M. Meddah contrevient délibérément aux ordonnances et le fait avec désinvolture. Il se moque des jugements. De plus, le maintien des affiches encore au jour de l’audience sur la sanction démontre que, manifestement, M. Meddah n’a pas compris le message », a conclu la juge.