« Ce qu’il faut retenir, c’est qu’on souhaite une densification intelligente et s’adapter aux changements climatiques, tout en répondant aux besoins des communautés et offrir un milieu de vie attrayant. L’objectif est aussi de réduire la dépendance à l’automobile. C’était un exercice fastidieux. Ça aura pris quasiment deux ans avant d’arriver à ce plan d’urbanisme », affirme le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard.
Saint-Hyacinthe s’étend sur 17 600 hectares, dont 80 % du territoire est utilisé pour l’agriculture. Seulement 361 hectares sont non aménagés ou non exploités. La Ville doit aussi s’accommoder de certaines contraintes qui complexifient les projets de développement, dont une carrière abandonnée, un site d’élimination des déchets dangereux et 33 sites contaminés. On estime surtout qu’il resterait seulement 156 hectares pour le développement résidentiel, incluant les lots à requalifier (58 hectares). Voilà le terrain de jeu avec lequel elle doit composer pour atteindre sa cible d’ajouter 6000 logements d’ici 2035.
Le plan d’urbanisme sera présenté à la population en assemblée publique le 11 septembre à 18 h 30 au Centre aquatique de Saint-Hyacinthe. Ce sera la dernière occasion donnée à la population pour exprimer son opinion sur les grandes orientations du plan d’urbanisme. D’autres assemblées publiques seront organisées au moment d’adopter à la pièce les différents règlements qui seront présentés au cours de la prochaine année.
Entre 2001 et 2021, la population de Saint-Hyacinthe a connu une croissance de 14 %, comparable à celle de la MRC des Maskoutains (13 %), mais inférieure à celle de la Montérégie (24 %) et de l’ensemble du Québec (17 %). La Ville devrait toutefois connaître un ralentissement vers 2041.
Selon les prévisions démographiques, Saint-Hyacinthe accueillerait un peu plus de 4000 nouveaux ménages entre 2021 et 2041, représentant 7 % de sa population actuelle, dont les deux tiers devraient s’ajouter d’ici 2031. À cela s’ajoute un taux d’inoccupation des logements locatifs de 2 %, selon une statistique de 2022.
Ayant une cible de 6000 nouveaux logements d’ici 2035, Saint-Hyacinthe semble tout de même sur la bonne voie. En 2024, elle comptait près de 35 développements résidentiels, représentant 7000 logements, en construction ou en projets à Saint-Hyacinthe.
Dès les premières pages du plan d’urbanisme, on affirme que l’enjeu principal est celui de la faible capacité des infrastructures d’eau et d’assainissement de la Ville de Saint-Hyacinthe à soutenir le développement. La Ville de Saint-Hyacinthe devra investir plus de 270 M$ afin de limiter le nombre de surverses et de respecter les normes environnementales, incluant la mise aux normes et l’agrandissement de l’usine d’épuration.
Rappelons que la Ville de Saint-Hyacinthe a adopté un règlement de contrôle intérimaire qui impose un gel de construction dans certains secteurs où les réseaux d’égouts ne peuvent supporter une croissance de la population. Ce règlement disparaîtra et sera intégré aux outils réglementaires.
Dans son nouveau plan d’urbanisme, la Ville de Saint-Hyacinthe misera sur la densification. Cette dernière prendra principalement forme à l’intersection des boulevards Laframboise et Casavant Ouest, où on visera une densité de 80 logements à l’hectare, et au centre-ville, où la densité visée est de 40 logements à l’hectare. La Ville souhaite d’ailleurs que 26 % de la croissance se concentre au centre-ville. Une densité semblable à celle au centre-ville est aussi projetée pour les terrains longeant le boulevard Laframboise dans le secteur Saint-Thomas-d’Aquin.
Dans le plan d’urbanisme actuel, adopté en 2010, la densité la plus élevée suggérait un ratio de 35 logements et plus à l’hectare.
Saint-Hyacinthe se donne comme objectif de créer un inventaire des terrains et îlots voués au développement. Elle compte favoriser les projets immobiliers qui concordent avec la capacité des infrastructures municipales et les besoins de la communauté, tout en maintenant la vocation des différents secteurs.
La Ville envisage aussi d’adopter des mesures fiscales ayant pour objectif de favoriser le redéveloppement des terrains inutilisés ou sous-utilisés. Elle prévoit de réaliser un plan particulier d’urbanisme (PPU) pour le Quartier M.
Le document, rédigé par la firme Groupe BC2, est disponible sur le site Internet de la Ville de Saint-Hyacinthe, dans la section Avis publics.