L’adoption du plan directeur des trottoirs en 2018 avait suscité de nombreuses critiques des citoyens. Les plus récents travaux ayant provoqué le retrait d’un trottoir remontent à 2022 sur la rue Bourassa. Le plan de mobilité active et durable vient ainsi écraser ce document en proposant une série de mesures pour inciter la population à réduire sa dépendance à l’automobile et à utiliser des modes de transports actifs et collectifs.
« À l’époque, en 2018, on voulait être équitable. Il y a des quartiers, comme Saint-Thomas-d’Aquin, qui n’ont à peu près pas de trottoirs et on en a ajoutés. Avec notre plan de mobilité durable, on ne veut plus enlever de trottoir. Ça va même nous guider sur comment aménager nos trottoirs. On doit se diriger dans cette direction-là », mentionne le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard.
La firme EXP, qui était responsable de tenir des consultations publiques et de rédiger le plan, a d’ailleurs identifié plusieurs enjeux concernant les déplacements à pied à Saint-Hyacinthe. Elle a souligné l’étroitesse des trottoirs et l’absence d’aménagements pour permettre une circulation fluide pour les personnes à mobilité réduite. « Traverser la ville à pied n’est pas toujours simple. Les détours sont nombreux, les croisements parfois dangereux, et certaines barrières physiques n’ont pas de passage adapté pour les piétons et les cyclistes », peut-on lire dans le document.
EXP propose plusieurs leviers d’action pour améliorer l’expérience des piétons, comme l’élargissement des trottoirs, la séparation des espaces réservés aux piétons et aux cyclistes, la réduction des distances de traverses et la remise en état des trottoirs. Elle suggère aussi le concept de rue-école qui consiste à fermer la rue menant à une école pendant les heures d’entrées et de sorties des écoliers.
Selon la firme, près de 89 % des déplacements pour aller travailler sont effectués en voiture à Saint-Hyacinthe. Le transport collectif est très peu utilisé. La marche et le vélo sont majoritairement pratiqués dans un cadre de loisirs. Le plan de mobilité active et durable répertorie aussi une série de mesures touchant tous les modes de transport.
« Cette transformation visera à rendre ces modes de transport plus attractifs, tout en garantissant une mobilité saine, sécuritaire, respectueuse de l’environnement et inclusive pour que la mobilité active et durable fasse partie intégrante du quotidien des citoyens », affirme le directeur planification et gestion de la mobilité chez EXP, Éric Léonard.
Entre autres, le plan de mobilité reconnaît la discontinuité et la faible efficacité du maillage du réseau cyclable. Il recommande, notamment, d’aménager un tracé dans les quartiers La Providence et Saint-Joseph, d’ajouter des voies secondaires et d’augmenter les places de stationnement pour vélos en plus de réaménager certaines intersections pour assurer une meilleure cohabitation avec l’automobile.
Plusieurs mesures seront aussi nécessaires pour améliorer l’attractivité du transport collectif puisque le réseau est présentement organisé autour de deux pôles, multipliant les transferts et allongeant les temps de trajet pour traverser la ville. On observe aussi un manque de lisibilité des informations sur le réseau, une absence de trottoir aux abords de certains arrêts, ainsi qu’une mauvaise desserte des secteurs emplois et une desserte inexistante au Domaine sur le Vert.
La firme EXP recommande donc à la Ville de Saint-Hyacinthe de mener des études et une consultation publique supplémentaire pour définir les axes prioritaires dans l’objectif d’augmenter les usagers du transport collectif. L’une des mesures suggérées consiste à rendre les arrêts d’autobus mieux accessibles avec un trottoir, un éclairage adéquat, un panneau d’information et un espace d’attente. Elle encourage aussi la Ville à poursuivre sa réflexion sur l’implantation d’une gare intermodale au centre-ville.
« Notre vision est claire. Saint-Hyacinthe est une ville où tout le monde, où tous les modes de déplacement cohabitent harmonieusement et en toute sécurité. Ce plan est une invitation à repenser notre ville, une ville plus verte, plus conviviale, mieux connectée et surtout adaptée aux besoins d’aujourd’hui et aux défis de demain », conclut André Beauregard.