Le 10 septembre, la fondatrice et présidente des Sommets de l’information montérégienne, la journaliste et auteure Marie-Ève Martel, avait convié les représentants des médias à une conférence de presse à l’Espace Karibou de Saint-Hyacinthe afin d’exposer la mission et la démarche de ce nouvel organisme.
Sa raison d’être est de tirer la sonnette d’alerte sur la précarité dans laquelle se trouve une majorité de médias locaux et régionaux au Québec. L’organisme souhaite également sensibiliser la population aux différents apports du journalisme de proximité et encourager les Québécois à s’informer localement en leur rappelant le rôle des médias. L’objectif des sommets est de réunir en un seul endroit des représentants de l’industrie des médias, syndicats, professeurs, élus et citoyens pour élaborer des pistes de solution ayant pour but de soutenir la production d’information locale et régionale de qualité. Avec cette initiative, la journaliste maskoutaine souhaite ainsi susciter la réflexion et les échanges autour de l’avenir de la presse régionale dans plusieurs régions du Québec en créant des rassemblements régionaux.
Ce n’est plus une nouvelle pour personne. Une majorité de médias locaux et régionaux au Québec vivent dans une situation de précarité inédite dans l’histoire du journalisme. Les médias vont mal et, dans plusieurs cas, luttent pour leur survie.
« On l’a vu dans plusieurs communautés de la province : c’est lorsqu’ils disparaissent que la population réalise le rôle essentiel que jouent les médias de proximité. On a beau s’informer en ligne ou via les réseaux sociaux, s’ils le permettent encore, ce ne sont pas les géants numériques américains qui vont envoyer des journalistes couvrir ce qui se passe dans vos conseils municipaux », affirme Marie-Ève Martel.
« Je crois qu’il n’est point alarmiste d’affirmer qu’il est minuit moins une pour notre écosystème d’information. Ce Sommet, je l’espère, sera porteur d’espoir, mais surtout vecteur de changements positifs pour la pérennité d’une information crédible et étique », a ajouté Marie-Andrée Prévost, vice-présidente de l’organisme.
Dans une telle situation, comment faire pour assurer le maintien du « quatrième pouvoir »? C’est à partir de ce constat que l’idée de créer une initiative pour stimuler la réflexion et les échanges pour assurer la pérennité de l’information de proximité a vu le jour.
Cette activité gratuite, qui prendra la forme d’un colloque d’une journée, réunira des professionnels de l’information, des chercheurs, des représentants des milieux municipal et communautaire ainsi que des citoyens.
Le 26 septembre, à l’Espace Karibou de Saint-Hyacinthe, deux panels seront suivis de deux ateliers de remue-méninges où les participants seront invités à analyser des initiatives et des idées pour soutenir les médias et à proposer de nouvelles avenues.
Un premier panel se penchera sur des initiatives et des solutions qui émanent des médias eux-mêmes, et sur la manière dont plusieurs peuvent collaborer afin de leur permettre d’opérer pour assurer leur survie. Le second portera sur le rôle des médias d’information comme vecteurs de rayonnement culturel. Les personnes intéressées peuvent annoncer leur présence en visitant le site Web sommetsdelinforegionale.ca.
Marie-Ève Martel, qui se présente elle-même comme une militante de l’information, est journaliste professionnelle depuis 2010. Maintenant journaliste indépendante, elle a écrit pour de nombreux médias, dont La Voix de l’Est et La Presse canadienne. Mme Martel est chargée de cours à l’Université de Montréal où elle enseigne l’éthique et la déontologie du journalisme. Elle est l’auteure de plusieurs essais sur le journalisme, dont Extinction de voix – Plaidoyer pour la sauvegarde de l’information régionale et Privé de sens – Plaidoyer pour un meilleur accès à l’information au Québec.